Qu’est ce que la distorsion? La distorsion est multiple et complexe. Il est important de la comprendre lorsqu’on évolue dans le domaine de l’audio.
Distorsion de phase :
Pour simplifier, on parle d’une distorsion de phase, si le canal a un déphasage (un décalage temporel) qui ne varie pas proportionnellement à la fréquence.
L’oreille est très peu sensible à la phase, cette distorsion peut donc passer inaperçue. Toutefois, la distorsion de phase a des conséquences sur l’amplitude du signal et peut causer quelques dégâts sur les transitoires, qui seront eux souvent déformées et moins percussifs.
A propos de la distorsion de phase
NB : Les équaliseurs (aussi appelé EQ) à phase non linéaires génèrent des distorsions de phase, c’est pourquoi si vous ne souhaitez pas dénaturer le son, il faut plutôt utiliser des équaliseurs à phase linéaire.
Je vous ferais un article sur les equaliseurs plus tard mais disons qu’un EQ a phase linéaire n’applique aucun traitement au son. Il se contente d’agir sur la courbe fréquencielle du son. Les EQ non linéaires, eux, appliquent une modification des fréquences autres que celles que l’on modifient. L’effet audible de cette « distorsion de phase » est discutable. Mais disons qu’une oreille experte ou entraînée peut très bien classifier et justifier cet effet comme une coloration sonore, qui peut etre souhaitable et adapter dans certains cas.
Les EQ a phase linéaire sont par exemple les bienvenues en Mastering.
Les EQ non lineaires sont souvent les bienvenues en mixage sur certaines pistes.
La distorsion numérique :
On doit son apparition à l’apparition des premiers ordinateurs qui nous font basculer définitivement dans l’ère informatique.
Vous vous rappelez des fameux bruits que l’on entend lors des premiers jeux vidéos, et oui rappelez vous de l’époque ou vous jouiez fièrement a la Nintendo, et bien c’est cette distorsion que l’on entend dans les blip blip ou les voix digitalisées de nos jeux vidéos 8 bits.
En savoir plus sur la distorsion numérique
La distorsion numérique s’obtient lorsque l’on numérise un son en réglant les paramètres de quantification à des taux très bas. Par exemple, par :
- diminution de la fréquence d’échantillonnage.
Nb : cela s’entend pour des valeurs inférieurs à 32 00 Hz. - par diminution du nombre de bits de quantification de l’amplitude d’un signal numérisé.
En définitive, cela s’entend pour des valeurs inférieures à 16 bits : c’est l’effet bitcrusher!
Bitcrusher : C’est un effet de distorsion numérique de basse résolution. Vous pouvez l’utiliser pour émuler le son des débuts des appareils audio numériques, créer du repliement artificiel en divisant la séquence d’échantillonnage ou déformer des signaux jusqu’à ce qu’ils soient méconnaissables.
La résultante de bruit de quantification peut produire soit un son “chaud” ou un son très dur en fonction de la quantité de réduction.
Plug-ins de distorsion numérique
Plug-in de distorsion Homicide : Melohman Ohm Force
Même si je suis pas particulièrement fan des distorsion numérique je dois avoué que le plug-in Homicide : Melohman de chez Ohm Force est une réussite.
Le logiciel est assez facile à comprendre, nous sommes face à un processeur de distorsion multibande.
Au premier coup d’oeil, on distingue rapidement l’ossature de la bête qui repose sur un filtre de quatre bandes. Chacune des quatre bandes de distorsion offrent des réglages indépendants de niveau, permettant d’agir sur le caractère, l’intensité, le type et la quantité de distorsion que l’on souhaite assigner.
Un effet de réinsertion du signal de sortie en entrée est proposé, permettant de générer une forme de Larsen. Car on pourra également élargir l’espace stéréo pour augmenter l’effet de spécialisation.
La conception
Et je tiens aussi à souligner que les concepteurs ont eu l’intelligence de rendre notre navigation simple et intuitive aux milieux de tout ces réglages. En effet les différentes commandes apparaissent seulement après avoir cliquer quelque part, c’est assez bien pensé, cela évite de surcharger l’interface.
Un effet de réinsertion du signal de sortie en entrée est proposé, permettant de générer du larsen. On pourra également élargir l’espace stéréo pour augmenter l’effet de spacialisation.
Les avantages
Grâce à l’addition de nouveaux algorithmes, Ohmicide offre désormais plus de 80 modèles d’altération. Du classique aux plus extrêmes, vous trouverez la meilleure façon de déformer n’importe quelle source audio.
On aime :
– La possibilité d’assigner a chaque bande un effet de distorsion et une compression bien définit.
– Si vous désirez à la fois une superbe qualité sonore avec un large choix de distorsion, croyez moi, vous allez être servis.
– Variété de distorsion.
– Simplicité d’utilisation
– Belle interface graphique, intuitive et fonctionnelle.
Izotope Trash
Izotope Trash dans sa première version est un plug-in incontournable dans le monde de la distorsion, c’est sûrement l’une des références dans ce domaine, il était donc impossible que je passe à côté. Amis de la distorsion bienvenues, je vous recommande vivement de vous attarder dessus car les possibilités sont énormes. Ce logiciel est a la fois, un plugin de distorsion qui rappelle les sonorités rock des amplificateurs et des pédale pour guitares électriques; mais c’est aussi un formidable outil pour trafiquer le son : on peut y passer toute les pistes a l’intérieur, pas seulement les guitares basse mais aussi les drums, clavier etc ..
La modélisation d’ampli est bluffante de réalisme et pourtant on parcourant le logiciel on se rend vite compte que ce n’est qu’une partie de trash.
6 blocs à comprendre
Pour faciliter votre découverte je vais vous détailler l’interface, elle-même composé de 6 blocs, actionnables ou non:
- Squash: utilisé pour la compression multibandes, premier chaînon pour tout d’abord gonfler le son à traiter
- Pre-filter: c’est un filtre ultra performant permettant de filtrer le signal avant distorsion. Filtrer avant distorsion va générer des sonorités différentes d’un filtrage post-distorsion, sur ce réglage on limite les fréquences sur lesquelles la distorsion agira. Plus l’effet écrasera le signal, plus la distorsion se fera entendre.
- Trash: c’est le module de distorsion! Il agira + ou – sur le signal. Une distorsion douce écrêtera de façon arrondie le haut du signal, une distorsion plus présente écrêtera le haut du signal de manière plus franche, plus nette et fera apparaître plus d’harmoniques.
- Post filter: filtre multibandes agissant après la distorsion. C’est sur ce réglage que l’on dosera la quantité d’harmoniques générée par l’effet Trash que l’on souhaitera laisser passer.
- Box-Model: ce réglage permet de simuler différents cabinets et haut parleurs de guitare. Un cabinet est un caisson, souvent en bois ou métallique dans lequel repose l’enceinte des amplis de guitare (type Fender). Le cabinet agit comme caisse de résonance. Le son généré dépendra de la taille et de la matière du haut parleur et du cabinet. En activant ce module, vous simulerez l’enregistrement d’un caisson par un micro. Plusieurs micro peuvent être simulés, et le son obtenu dépendra fortement du micro choisi.
- Buzz: Buzz est un delay très performant, appliqué en fin de chaîne. Vous pourrez notamment simuler un tape delay (delay sur bande analogique), une talk box, ou divers effets de pédale wha wha. Ce module vient pour simuler les pédales d’effets de guitare.
Que penser d’Izotope Trash?
Pour conclure, Izotope Trash est un plugin très complet, les algorithmes sont très poussés et permettent de simuler les amplis et pédales d’effets de guitare, tout en leur ajoutant certaines sonorités permises par le monde informatique.
Que les drogués de la distorsion passent leurs chemins sans se retourner, sinon gare a la rechute !
Dix ans après la création du plug-in Izotope Trash, l’éditeur récidive avec l’apparition de la version 2 totalement refaite à neuve pour mon plus grand plaisir. Le premier opus été déjà un classique, c’est donc avec grand plaisir que je l’installe et que je vais essayer de vous faire découvrir ses nouveautés.
Izotope Trash à la loupe !
Premier constat, on est loin d’une simple mise à jour, l’interface graphique a été complètement repenser, c’est simple et moderne. Premier point positif car l’ancienne carcasse avait une légère tendance a nous fatiguer, non pas les oreilles mais les yeux.
Le fonctionnement est globalement identique, on retrouve rapidement ses repères. Trash 2 est composé d’une série de sections de traitements représentées dans une fenêtre nommée Graph. A l’intérieur on trouve les sections FILTER 1 (égalisation), TRASH (distorsion), FILTER 2 (encore égalisation), CONVOLVE (convolution), DYNAMICS (compression/gating) et DELAY. Bonne nouvelle, on peut tout modifier dans le plug-in, y compris l’ordre des sections.
Description du fonctionnement
Les sections FILTER 1 et 2 (égualisation) sont assez complète et plutôt bien pensées, chaque sections est composé de six filtres éditables graphiquement ou numériquement.
Le coté sympa est qu’il y a de nombreux types et familles de filtres, que l’on peut tout a fait accumuler. Chaque filtre porte bien son nom, on a du choix à tout les niveaux. Je peux par exemple vous citer les différentes familles de filtres :Rez (résonance), Vowel (voyelle), Clean, Saturated et Retro etc …
On comprend aisément que tout a été mis en oeuvre pour nous offrir un contrôle absolu de la distorsion. Le principe est simple, théoriquement on est censé : égaliser le signal avant la section TRASH afin de mieux contrôler le comportement de la distorsion en fonction des fréquences, puis on passe au second filtre afin de supprimer les pollutions et déterminer la couleur sonore du son global.
Je décide ensuite de m’attarder sur la partie TRASH, qui est le centre névralgique du logiciel. Et là surprise c’est vraiment intuitif. Il est possible pour gagner du temps de faire un choix parmis une liste d’algorithmes de distorsion classés par catégorie (Distort, Drive, Faulty, Fuzz, Heavy etc). Et croyez moi, il y a suffisamment d’algorithme pour satisfaire tout le monde.
Ensuite, on règle les paramètres principaux de la distorsion, c’est-à-dire Pre pour le niveau d’entrée, Drive pour l’intensité de la distorsion, Gain pour le niveau de sortie du signal saturé et Mix pour la balance entre le signal source et le signal distordu. En forcant plus ou moins sur ces réglages ont pourra carrément écraser, démolir le son ou se contenter d’agir sur la dynamique et la brillance du signal.
A vous de voir…
Les petits détails font la différence et on comprend rapidement l’utilité de chaque outil. Par exemple, vous souhaitez utiliser Trash 2 sur des pianos électriques ou des percussions afin d’épaissir, enrichir le son tout en conservant les détails du jeu du musicien. Pas de problème, c’est possible …
Chargez un algorithme et gardez un oeil sur l’onglet Shape (la partie graphique). Vous verrez, dessus est affiché la courbe de base de l’algorithme en rouge mais aussi la courbe résultant des modifications apportées à la courbe d’origine (en orange) et la courbe résultant de l’application des deux (en bleu). C’est très pratique, et c’est ce que j’ai apprécié dans Trash 2. On se perd rarement, tout est sous nos yeux. Et du coup on va direct à l’essentiel, ce qui laisse plus de temps pour expérimenter.
On peut par exemple saturer la résonance d’une grosse caisse sans perdre de précision sur l’attaque, ou agir sur le médium et distordre l’aigu d’une basse synthétique, tout en conservant un grave propre.
Tout est possible quand on maitrise bien l’outil et il y en a pour tout les gouts, notamment pour les musiciens …
Pour les guitaristes
D’ailleurs, je n’oublie pas de saluer mes amis guitaristes, adeptes de la basse électrique, qui eux auront déjà foncé directement sur la distorsion multibande qui sonne remarquablement bien, qu’elles soient enregistrées en sortie d’ampli ou directement dans l’ordinateur à des fins de reamping.
NB : le reamping est une technique bien connu des guitaristes qui consiste à enregistrer un son direct, sans traitement, puis de faire passer ce son enregistré dans le matériel de son choix. Typiquement un amplificateur, d’où le nom.
Et il y a aussi une section spécialement dédiée à la convolution (convolve), avec au menu plus de 50 nouvelles réponses impulsionnelles (on arrive à une centaine au total) et trois types de microphones différents (dynamique, à condenseur ou à ruban). Car le soft est maintenant compatible avec les fichiers AIFF, WAV donc il est aussi possible de charger ses propres RI (réponse impulsionnelle).
En conclusion
Véritable couteau-suisse de la distorsion, tout est fait pour que vous puissiez transformer, déformer vos fichiers audio.
En définitive, vous l’aurez compris, je suis plutôt emballer par cette nouvelle version que je tenez à vous faire découvrir plus en détails. Ca fais déjà quelques jours que je suis dessus et ils restent encore de nombreux paramètres a explorer. Pour conclure, j’espère que mon article vous donnera envie de découvrir ce plug-in que je trouve particulièrement réussi. Je conseil surtout aux plus curieux de faire comme moi, c’est a dire de télécharger la version démo disponible pendant 10 jours afin de se faire son propre avis, car les possibilités sont extrêmement vastes.
ps : Je le place volontiers sur le podium des plug-ins dédiés à la distorsion.
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